mardi 3 juin 2008

Le symbolisme du titre

Bonjour Tristesse >> l’emploi de l’expression “Bonjour” >> pour saluer l’avènement d’un sentiment nouveau
chez la narratrice.

>> tristesse >> c’est ce sentiment jusqu’alors «inconnu» pour la narratrice, devenu obsessif, constant («dont l’ennui et la douceur m’obsèdent», dira-t-elle dès l’ouverture du roman), telle une blessure dont la douleur est douce et permanente; mais c’est aussi un sentiment «complet» et «égoïste» (donc personnel et profond), causé par le «regret» et le «remords» de ce qu’elle avait poussé Anne Larsen à faire (le suicide dissimulé en accident); il s’agit d’un sentiment troublant, percutant, qui l’empêche de se rapprocher des autres gens, d’établir des rapports plus intimes et stables avec autrui («Aujourd’hui, quelque chose chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres.», ajoutera-t-elle dans le premier paragraphe du roman); c’est le sentiment qui monte en elle, des tréfonds de son être, quand elle se trouve seule dans sa chambre, confrontée avec ses démons intérieurs, et qu’elle «accueille par son nom, les yeux fermés: Bonjour Tristesse.» (derniers mots qui closent le roman).

>> la tristesse et le désespoir pousseront Anne Larsen à perdre son équilibre émotionnel et le contrôle de ses actions et, dans un acte de pur désarroi, à se suicider (l’homme qu’elle aimait, et auquel elle avait confié son corps et son âme, l’avait trahie, et cette trahison elle ne la supporte pas).

la découverte de la tristesse >> liée à l’un des traits psychologiques les plus marquants du personnage principal: l’extrême perspicacité dont elle se sert pour manoeuvrer les autres personnages et mettre en place un plan machiavélique, qui sera la cause de son “ennui” (égoïste) et de sa “tristesse”, motivés par le remords. Car, si cette lucidité lui a permis de «continuer à vivre au gré de ses plaisirs faciles», il est néanmoins tout aussi vrai que «cette même perspicacité lui a permis de connaître le revers du plaisir: le remords de savoir qu’elle avait été la coupable de la mort d’Anne.»[2]

>> liée également à la psychologie de la jeunesse, elle correspond à la rentrée dans l’âge adulte et à ses déceptions, à une période où les jeunes sont repliés sur eux-mêmes, tâchant de se comprendre, de comprendre les autres, de comprendre le monde où les adultes se meuvent, et ayant du mal à accepter ses règles.

>> associée à la description d’une certaine “jeunesse dorée” (égoïste, amorale et insouciante).

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